… Karim Talbi

Karim Talbi, 36 ans, journaliste à l’AFP au service International.

Blog: Vous avez fait un reportage à l’intérieur d’une unité des marines américains en Afghanistan en 2010, quelle était votre position ?

Karim Talbi: J’étais en position d’observateur, mais c’était un peu plus que ça. Je suis resté journaliste du début à la fin. Bien entendu je n’étais pas armé, ce sont donc les marines qui assuraient ma sécurité. Le plus difficile finalement, c’est de rester vivant, notamment lors des opérations militaires auxquelles je participais indirectement.

 

Blog: Est-ce que l’armée américaine vous a empêché de parler ou de voir certaines choses ?
Karim Talbi: Non. Mon but était de raconter l’histoire de ces soldats, et aussi d’expliquer le rapport compliqué qu’ils ont avec les Afghans qui les considèrent comme des oppresseurs. J’ai pu poser toutes les questions que je voulais, et on m’a répondu certaines fois, d’autres fois c’était non. J’ai pu assister à un interrogatoire, qui ne correspondait en rien à une quelconque mise en scène.

 

Blog: Quelle est la différence entre la communication militaire française et américaine ?

Karim Talbi: 30 ans d’avance. L’armée américaine a une grande culture de la communication, et elle est de manière générale plus ouverte que l’armée française. Cela dit, dès que l’on montre un cadavre de soldat, les communicants sont beaucoup plus présents. Pour ce qui est de l’armée française, le système commence à changer positivement. Mais on ressent toujours cette volonté de vouloir nous faire présenter les choses sous le bon angle.

Propos recueillis par Jalal Kahlioui

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