Trois questions à… Dominique Gerbaud

3 Oct

Dominique Gerbaud, Président de Reporters sans frontières, ancien Rédacteur en chef de la Croix et initiateur de Médias&diversité.

Blog: Pourquoi avoir créé l’association « Médias&diversité » ?

Dominique Gerbaud: Je suis parti d’un constat. Beaucoup de jeunes issus de la diversité sociale et ethnoculturelle considèrent que le métier de journaliste n’est pas à leur portée. Ils ressentent l’élitisme de la profession et manquent alors de confiance pour s’aventurer vers la profession. Alors que ces jeunes ont les capacités pour faire ce métier. D’autre part, je considère que le journalisme d’aujourd’hui ne reflète pas assez la société française. Il est donc nécessaire qu’une place soit faite à ces jeunes.

Blog: Quelle est le but de l’association ?

Dominique Gerbaud: Insérer des nouveaux profils dans les entreprises de presse, autre que dans les médias alternatifs et revendicateurs. Médias&diversité n’est pas une formation sous forme de classe préparatoire. L’association vise à  donner un coup de pouce à des terminales pour préparer les concours des écoles de journalisme. Comment ? On leur offre un abonnement d’un an à un quotidien national, celui qu’ils veulent. Nous organisons également des après-midis débats autour de l’actualité une fois par mois et des rencontres avec des journalistes. Je les fais également travailler sur des devoirs de synthèse et des questionnaires d’actualité. Je leur répète encore et encore qu’il faut lire tous les jours, être curieux. Ces petits travaux permettent de se démarquer lors des épreuves écrites et des entretiens des grandes écoles.

Blog: Comment se fait le recrutement ?

Dominique Gerbaud: Je cherche avant tout à donner une chance à des lycéens qui seraient démunis lors des concours d’entrée aux écoles de journalisme face à d’autres étudiants plus armés culturellement. 25 élèves sont retenus sur la base des critères boursiers, de résidence mais surtout de motivation. L’année dernière, 5 élèves ont rejoints des cursus journalistiques. C’est peu pour moi, j’ai peur de leur donner trop d’espoir.

Propos recueillis par Hortense Reberat

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